CLIQUEZ SUR UN MYTHE – TROUVER LES FAITS ! Les adversaires de la Couronne canadienne critiquent souvent la monarchie sans en savoir toute l’information pertinente. De plus, les adversaires de la monarchie disséminent, souvent de manière délibérée, de la désinformation. Mais dans la plupart des cas les Canadiens ne sont tout simplement pas au courant de la façon d’opérer de leur gouvernement. Ce bref exposé fait le tour de la question et permet ainsi de rectifier les ouï-dire, et il enrichit notre savoir qu’un système éducatif parfois lacunaire qui aurait omis d’intégrer dans son curriculum une compréhension complète de la constitution du Canada.

Les Canadiens qui vivent dans une société diversifiée et mobile décrivent rarement à juste titre les gens comme des « étrangers ». Nous jugeons les individus non pas en fonction de leur lieu de naissance, de la couleur de leur peau ou de leur accent, mais en fonction de leur caractère et de leur contribution à la société canadienne. Selon cette norme, notre famille royale est aussi canadienne que possible ! Considérez la préoccupation de Charles pour l’emploi des jeunes et l’environnement ; la durée de service de notre défunte Reine au pays, dans sa fierté d’être notre Reine et notre affection réciproque pour elle ; dans le fait qu’Elizabeth et maintenant Charles incarnent tous deux la source de la loi et agissent en tant que gardien de la Constitution, ainsi que relient les Canadiens à l’alliance pacifique multiculturelle qu’est le Commonwealth.
Lorsque le monarque n’est pas physiquement présent, un certain nombre de nos concitoyens canadiens le représentent en tant que gouverneur général et lieutenants-gouverneurs – et nous profitons ainsi du meilleur des deux mondes, pourrait-on dire !

Les Canadiens n’apportent aucun soutien financier au Roi dans ses rôles de chef du Commonwealth, de roi du Royaume-Uni ou de souverain de ses autres royaumes. Il ne reçoit pas non plus de salaire du gouvernement fédéral. À cet égard, son rôle de chef bénévole du Commonwealth est sans égal.

Comme le montre la dernière étude triennale sur le coût de la Couronne canadienne, chaque Canadien contribue environ 1,55 $ par année (un total d’un peu plus de 50 millions de dollars) à notre forme de gouvernance. Cependant, la grande majorité de ces coûts proviennent : a) de l’entretien des bâtiments historiques (Maisons du gouvernement) occupés par les représentants vice-royaux; et b) de l’hommage rendu aux Canadiens qui ont accompli des actes exceptionnels ou qui ont consacré leur vie au service du pays.

Qu’il s’agisse d’une république ou d’une monarchie, les Canadiens entretiendraient ces édifices patrimoniaux et reconnaîtraient les réalisations grâce à un système de distinctions honorifiques. Un président serait probablement plus coûteux – regardez les coûts proportionnels de la Maison Blanche et du Palais de l’Elysée ! Il peut y avoir des arguments en faveur d’une république, mais la réduction des coûts n’en fait pas partie.

Le seul «coût» du Roi survient lorsque, en tant que notre chef d’État, il exerce des fonctions au Canada. Comme l’ont démontré les nombreuses visites de Charles et Camilla au Canada, ainsi qu’en 2010 et lors des tournées d’Elizabeth II, les gens affluent pour l’accueillir et tirent manifestement un grand plaisir de sa présence parmi nous. La tournée la plus récente a coûté aux Canadiens environ 15 cents par personne. Comme tous les pays, les Canadiens accueillent régulièrement des chefs d’État et de gouvernement en visite, du pape à l’empereur du Japon, en passant par les présidents des États-Unis et du Mexique, et supportent des dépenses similaires ou supérieures à ces derniers. À combien plus forte raison devrions-nous accueillir notre propre chef d’État, surtout lorsqu’elle a consacré toute sa vie au service du Canada sans recevoir un seul centime de salaire ?

Le Roi ne joue aucun rôle religieux au Canada. Toutefois, le Parlement canadien a choisi d’inclure l’expression « Défenseur de la foi » dans le titre du monarque en 1953. Bien qu’elle soit issue de l’histoire, elle peut être considérée aujourd’hui comme signifiant le rôle de la Couronne dans la protection de la liberté de religion. Le roi se rend généralement dans une église anglicane (sauf en Écosse où il est membre de l’Église d’Écosse), comme n’importe qui d’autre qui pourrait chercher une mosquée, un temple ou une église de sa propre foi. Toutefois, le rôle du roi au sein de l’Église d’Angleterre n’a d’importance qu’en Grande-Bretagne. Au Canada, il ne joue aucun rôle dans la promotion d’une quelconque religion. Cependant, il jouit de la même liberté de religion garantie par la Constitution que tout autre Canadien

L’absurdité de cette croyance est illustrée par le fait que le premier ministre séparatiste du Québec, Réne Lévesque, a rejoint les neuf autres premiers ministres en 1978 en reconnaissant que tout État fédéral a besoin à sa tête d’un arbitre neutre. Bien sûr, il est vrai que les séparatistes, qui se consacrent à la destruction de l’unité de l’État canadien tel que nous le connaissons, s’opposent logiquement à toutes les initiatives de l’État fédéral.

Il est tout aussi fantaisiste de supposer que les millions de monarchistes dévoués au Canada accepteraient un jour que la Couronne soit utilisée comme monnaie d’échange pour atteindre une prétendue plus grande unité. La nature de la démocratie signifie qu’il y aura toujours des débats et des discussions sur chaque aspect de notre système politique. Toutefois, les principes fondateurs du Canada, tels que notre monarchie constitutionnelle et notre État fédéral, ainsi que la place particulière des Premières nations, l’existence de deux peuples fondateurs européens, l’afflux de nouveaux Canadiens d’autres origines qui ont enrichi notre diversité au fil des siècles et notre statut particulier de pays nordique, ne sont pas susceptibles de changer.

Ni les monarchistes ni les républicains ne peuvent ou ne doivent être stéréotypés. En tout cas, les foules de tous âges qui acclament nos Royaux et le soutien organisé de la monarchie parmi les jeunes (dont beaucoup choisissent d’exprimer leur loyauté via la Ligue monarchiste du Canada) suggèrent que des gens de tous âges et de toutes origines soutiennent la Couronne. Bien sûr, ces braves vétérans du conflit – dont beaucoup ont maintenant un âge considérable – ressentent un lien spécial avec la défunte reine et ses parents qui ont joué un rôle admirable pendant la Seconde Guerre mondiale. La plupart d’entre nous considèrent que ce lien doit être honoré, et le considéreraient comme un facteur supplémentaire pour promouvoir, et non dénigrer, la place spéciale de la Couronne au Canada.

Tout comme dans nos propres familles, notre famille nationale commune – les membres de la famille royale canadienne – possèdent chacun leur propre personnalité, leurs intérêts particuliers et leurs bizarreries. Toujours comme dans nos propres familles, l’échec d’un mariage ou le fait que nous préférons certains parents à d’autres ne nous conduit pas à chercher la destruction de l’institution de la famille.

Le fait est que la décision prise en avril 2018 par les dirigeants du Commonwealth, selon laquelle Charles a succédé à la Reine à la tête du Commonwealth, est un vote de confiance mondial à l’égard des qualités remarquables de l’héritier du trône, issues de sa longue formation à la royauté. Charles connaît bien le Canada, et les Canadiens le connaissent, appréciant en particulier non seulement la vaste portée mondiale de ses préoccupations via le Prince’s Trust worldwide, mais aussi son rayonnement canadien spécifique via le Prince’s Trust Canada.

Outre les admirables qualités personnelles de notre Roi, deux points factuels doivent être soulignés à l’intention de ceux qui seraient favorables à une succession «sautée».

Tout d’abord, chacun des royaumes du Commonwealth devrait se mettre d’accord sur un processus permettant à la succession de sauter une génération, un processus qui prendrait du temps et qui provoquerait certainement un débat préjudiciable à la Couronne et indigne de l’énorme soin et dévotion avec lesquels feu la Reine a servi l’institution, les royaumes et le Commonwealth. Dès lors que l’identité du monarque est choisie sur la base de la «personnalité», l’institution risque de se diviser comme n’importe quel processus électoral, et d’être soumise aux marées changeantes de l’opinion publique, avec le genre de focalisation sur la célébrité et les attaques personnelles qui sont souvent si destructrices dans de nombreux domaines de la vie moderne.

Deuxièmement, les admirateurs de William pourraient bien souhaiter pour lui ce que la mort prématurée du roi George VI a refusé à sa grand-mère la Reine – quelques années pour se marier, élever une famille et profiter de la vie privée relativement plus grande et moins exigeante de l’héritier du trône. Le catapulter sur le trône avant son père n’aurait pas été un acte de bonté envers lui, son épouse ou leurs enfants. Pourquoi William souhaiterait-il le faire&npsp;?

Les rôles du Roi et de la Charte sont distincts. La monarchie poursuit sa participation aux multiples facettes de la vie du Canada et du Commonwealth d’une manière apolitique qui cherche à unifier les gens. La Charte, bien qu’importante, est, comme d’autres éléments de la Constitution, un document politique sur lequel les Canadiens peuvent être en désaccord (à commencer par les juges de la Cour suprême qui débattent souvent âprement de sa signification) et peuvent chercher à modifier n’importe laquelle de ses dispositions. En vertu de la Constitution, la Reine constitue l’État canadien et est la source de l’autorité exécutive et le commandant en chef des Forces canadiennes, tout en faisant partie du Parlement. Ce ne sont pas des rôles joués par la Charte.

Les arguments financiers ont été traités ci-dessus. Comme les Canadiens s’y attendent dans un état démocratique moderne, nous élisons ceux qui nous gouvernent au jour le jour. Le Roi et ses représentants servent à encourager les éléments de la nation qui ne sont pas si facilement accomplis par les politiciens, à mettre l’accent sur les choses qui unissent plutôt que sur celles qui divisent les Canadiens, à célébrer nos idéaux, à honorer nos meilleurs efforts et à être la solution de secours en cas de panne du système. Cette séparation entre le pouvoir politique partisan et l’autorité exécutive officielle semble bien fonctionner et plaire à la plupart des Canadiens, qui jouissent de libertés qui font l’envie de bien des gens dans le monde.

Lors de la Confédération, le gouvernement canadien a assumé les responsabilités de l’ancienne puissance coloniale britannique en matière de mise en œuvre des traités. Au cours des dernières décennies, les tribunaux sont devenus de plus en plus des arbitres des revendications territoriales et autres.

Le respect de nombreux membres des Premières nations pour la Couronne canadienne est évident dans l’accueil spécial qu’ils ont réservé à la Reine et à l’ancien Prince de Galles lors de leurs visites au Canada. Les Premières Nations se considèrent en grande partie comme des alliés, et non comme des sujets de la monarchie, et reconnaissent que leurs justes doléances ne proviennent pas de la monarchie, britannique ou canadienne, mais de l’action ou de l’inaction des gouvernements – britannique et canadien – au fil des ans. Un système judiciaire neutre où les juges du Roi peuvent statuer sur leurs revendications, ainsi qu’une société canadienne de plus en plus compatissante et éclairée, sont les meilleurs garants de l’établissement d’une relation de coopération et de respect entre les Premières nations et ceux qui sont venus sur leur territoire.

Le mouvement vers l’avant d’une personne est bien sûr le mouvement vers l’arrière d’une autre. Il est difficile de voir que la monarchie a entravé de quelque manière que ce soit la société moderne et dynamique du Canada – un leader mondial dans tous les domaines, du maintien de la paix aux bières artisanales, du bras canadien à la recherche environnementale. De même, le fait d’être une monarchie ne semble en aucune façon entraver des sociétés aussi diverses que le Japon, l’Espagne et les Pays-Bas. En fin de compte, il s’agit d’une déclaration de libre expression d’opinion. On peut toutefois constater qu’elle n’est pas profondément réfléchie en examinant l’indice annuel de développement humain des Nations unies.où généralement, six des dix pays les mieux classés au monde sont des monarchies constitutionnelles, quatre sont des républiques. Bien que cela ne « prouve » pas la supériorité de la monarchie ou de la république, cela montre certainement que la monarchie n’est pas un obstacle à la modernité et à l’avenir !

Hmm, on pourrait être tenté par une réponse en deux mots : Donald Trump ! Ou pourquoi pas Vladamir Poutine. Sérieusement, bien que la principale faiblesse de ceux qui proposent d’abolir la monarchie canadienne soit leur manque d’une alternative crédible et manifestement supérieure. Changer pour le plaisir de changer impliquerait un bouleversement constitutionnel massif et, dans une certaine mesure, imiterait la forme de gouvernement des États-Unis, une décision curieuse pour un pays où la principale menace à l’identité nationale vient de notre voisin amical au sud de la frontière !

Comment un président élu pourrait-il améliorer un aspect de la vie canadienne ? Ou réduirait-il la surpopulation dans une salle de classe ? Ou réduirait nos impôts ? Cela nous rendrait-il plus patriotes ? Si nous conservons un chef d’État nommé, qu’il s’agisse d’un gouverneur général ou de toute autre personne, comment les Canadiens bénéficieraient-ils concrètement de cette déracination de toute notre histoire et de notre expérience actuelle en tant que nation stable et respectée, dotée de traditions et d’un mode de vie politique et social distinct que la plupart d’entre nous aiment beaucoup ?

Je chéris ma situation dans la vie du Canada, et mon lien avec les canadiens de partout […]. C’est mon privilège de vous servir en tant que Reine du Canada au meilleur de mes compétences, de jouer mon rôle dans l’identité canadienne, de garder les traditions et l’héritage canadiens, de reconnaître l’excellence et l’accomplissement canadiens et de chercher à donner un sens de continuité à ces temps excitants, en perpétuel changement, que nous pouvons nous compter chanceux de vivre.
Elizabeth II
La Reine du Canada (1952-2022)