La Monarchie au Canada: Ça Fontionne Comment?
Tu as certainement assisté ou participé à un match de football ou de hockey. Pour bien s’assurer que les joueurs obéissent aux règles du jeu et que chaque équipe a sa chance de gagner, il y a toujours un arbitre en place. Cet arbitre ne prend pas parti mais assure le respect des règles du jeu et prend des décisions souvent difficiles. Tu peux comparer le rôle du Roi à celui d’un arbitre. C’est pour cela que notre système de gouvernement s’appelle monarchie «constitutionnelle».
Il y a des siècles, les rois et les reines étaient des monarques «absolus»: ils régnaient sans partage, et leur parole faisait office de loi. Cela n’était pas toujours juste pour leurs sujets ! Souviens-toi quand tu étais plus jeune et qu’un de tes parents te disait: «au lit!» ou «non, tu ne peux pas sortir !» Tu voulais sûrement continuer à regarder la télé, aller au cinéma ou traîner dans un parc. Mais la parole de tes parents était la loi. Puis tu as grandi, et tes parents t’ont donné de plus en plus de liberté. Ils t’ont aussi rappelé que plus de liberté équivalait aussi à plus de responsabilités.
De la même façon, et à mesure que les sociétés évoluaient et demandaient davantage de liberté et des gouvernements démocratiquement élus, de nombreux pays ont choisi de devenir des monarchies «constitutionnelles». Ce terme signifie que le premier devoir du monarque est de garantir le respect des lois votées par les membres du parlement.
Le monarque est donc devenu un arbitre dont le rôle est de préserver l’Etat de droit dans le cadre de la Constitution (une loi fondamentale qui définit les règles de gouvernance d’un pays, tout comme les règles de base-ball ou de crosse). Ainsi, le monarque ne peut plus dire «c’est ma volonté ou rien !», tout comme l’arbitre ne peut affirmer «j’aime Stéphanie, elle a droit au bâton-élevé»! Imagine une compétition sans arbitre !
Symbole de notre société canadienne libre, inclusive et démocratique (que beaucoup à travers le monde nous envient), notre Roi ou son représentant inaugurent officiellement chaque nouvelle session du Parlement ou des législatures provinciales. Aucune loi votée par le Parlement ou une législature provinciale ne peut entrer en action sans la Sanction Royale. Ceci a également pour but de s’assurer que les «règles du jeu» (dans ce cas, de notre Constitution) sont bien respectées.
Au Canada, la monarchie joue un rôle très important dans la mesure où elle garantit un gouvernement responsable. Par «gouvernement responsable», on entend que le Premier ministre et son cabinet (ou les Premiers ministres provinciaux) ne sont au pouvoir que tant qu’ils détiennent la confiance de la Chambre des Communes ou des législatures provinciales, dont les membres sont élus par le peuple.
Un Premier ministre (ou Premier ministre provincial) ne pourra donc jamais devenir un dictateur qui dira «je suis tellement populaire qu’il n’y plus besoin d’avoir d’élections. Le peuple m’aime et je resterais au pouvoir pour le bien de mon pays.» Combiné avec des élections truquées, voici ce qui arrive dans de nombreux pays à travers le monde. La Couronne ne permettrait jamais que cela se produise au Canada, et appellerait à des élections ou au remplacement du Premier ministre.
D’après toi, pourquoi serait-il dangereux pour un dirigeant, même démocratiquement élu, de concentrer entre ses mains tous les pouvoirs?
L’on pourrait donc comparer le monarque et ses représentants vice-royaux à un extincteur d’incendie placé dans une maison, une école ou un bureau. La majorité d’entre nous n’en aura probablement jamais besoin, mais sa présence nous rassure et nous rappelle nos responsabilités à l’égard du danger.
De la même manière, les pouvoirs de «réserve» de la Couronne sont rarement utilisés, mais leur existence même rappelle à nos dirigeants que notre démocratie canadienne attend d’eux le respect des règles !
Voici une explication plus détaillée de la monarchie constitutionnelle adaptée aux étudiants plus âgés.
Voici le texte de la partie la plus importante de la Constitution écrite du Canada, les Lois Constitutionnelles 1867-1982.